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L'agriculture biologique

Tout le monde a entendu parler de « l’agriculture biologique », mais qui peut dire de quoi il s’agit exactement ? Le but de cette fiche est d’expliquer de façon simple les grandes règles de l’agriculture biologique et d’en voir les intérêts, par rapport à une agriculture plus « traditionnelle ».

Qu’est-ce que l’agriculture biologique ?

L’agriculture biologique est un mode de production agricole respectueux de l’environnement, du bien-être animal et de la biodiversité. Cela concerne aussi la transformation des matières premières et la distribution des produits.

En d’autres termes, l’agriculture biologique respecte l’équilibre de la nature, la diversité des espèces végétales et animales ; elle interdit l’emploi de produits chimiques de synthèse (comme les pesticides ou les engrais par exemple), d’OGM (Organismes Génétiquement Modifiés) et d’irradiation ionisante.

Qui est concerné ?

De nombreuses productions animales et végétales peuvent être biologiques.

Productions végétales

Fruits et légumes

Grandes cultures (céréales, oléagineux, protéagineux)

Vigne (raisins de table ou de cuve)

Plantes à parfum, aromatiques et médicinales

Productions animales

Laits et produits laitiers

Viande (bovine, ovine et porcine)

Volaille (chair et œufs)

Produits de la ruche (miel…)

Poisson

Quels sont les principes de l’agriculture biologique ?

  • Pour la culture des terres.

> Le but est de maintenir la fertilité des sols, de la façon la plus naturelle possible.

Les pesticides et les engrais de synthèse sont interdits. Cependant, certains produits phytosanitaires sont autorisés (cuivre, soufre, pyréthrines…).

Pour amender le sol, on utilise des « engrais verts » (plantes semées pour améliorer et protéger le sol entre deux cultures, et non pas pour être récoltées) et du compost (recyclage des matières organiques).

Le désherbage mécanique (binage, sarclage, hersage...) ou thermique est privilégié. Le paillis permet de contrôler la croissance des mauvaises herbes.

Le rendement est meilleur si on pratique une rotation des cultures, en faisant alterner des familles végétales différentes, afin que le sol puisse se régénérer. En effet, chaque type de plante prélève des éléments nutritifs particuliers dans le sol et restitue éventuellement des éléments fertilisants améliorant la terre, ce qui profite alors aux cultures suivantes. Par exemple les légumineuses (pois, haricots, fèves…) fixent l’azote de l’air sur des nodosités présentes sur leurs racines. Les légumes à feuilles (laitues, choux, épinards…) ont besoin de beaucoup d’azote pour se développer et profiteront ainsi d’une surface précédemment occupée par des légumineuses. Cela permet également de réduire la pression parasitaire, en interrompant le cycle des espèces nuisibles.

On peut également pratiquer les « cultures associées » : il s’agit de planter plusieurs espèces végétales sur une même parcelle, chaque culture profitant du voisinage des deux autres. Par exemple, dans l’association maïs + haricots grimpants + courge, les tiges de maïs servent de support aux haricots grimpants, les haricots enrichissent le sol en azote, et les courges étalent leur feuillage sur le sol, ce qui inhibe la croissance des mauvaises herbes et forme un paillis qui retient l’humidité. Enfin, les épines des courges protègent les 3 plantations de la gourmandise des herbivores !

Pour protéger les cultures des parasites, l’agriculteur bio utilise la lutte biologique (les prédateurs naturels des parasites, comme les coccinelles pour se débarrasser des pucerons) ou la confusion sexuelle (la diffusion de phéromones par exemple perturbe le système hormonal de la reproduction de certains parasites).

  • Pour l’élevage des animaux.

> Le bien-être des animaux doit être privilégié.

L’élevage hors-sol (exclusivement dans des bâtiments) est interdit : tous les animaux doivent avoir accès au milieu extérieur. Les ruminants en particulier peuvent pâturer lorsque les conditions sont favorables.

La densité des animaux et la taille des bâtiments sont limitées. A l’intérieur d’un bâtiment, chaque animal doit disposer d’une surface (paillée) suffisante pour pouvoir se déplacer librement. Les locaux doivent être aérés et disposer d’une source de lumière naturelle.  

Les jeunes mammifères sont nourris en priorité avec du lait maternel. La nourriture des animaux adultes doit être biologique ; l’idéal est de nourrir les animaux à partir des prairies et des produits des grandes cultures issus de la ferme ou le plus près possible. Le gavage des animaux est interdit.

Les traitements hormonaux, le clonage et le transfert d’embryon sont interdits.

Si l’administration d’un traitement est nécessaire, on privilégie les médecines alternatives (homéopathie, phytothérapie, aromathérapie…). L’usage d’antibiotiques et de médicaments vétérinaires est très règlementé.

  • Pour la transformation des produits.

> Les procédés de fabrication doivent assurer le maintien des qualités nutritionnelles de la matière première.

La transformation des produits biologiques n’utilise pas de colorants, d’arômes chimiques de synthèse, ni d’exhausteurs de goût. Les additifs (de préférence d’origine naturelle) ne sont autorisés que s’ils sont indispensables à la préparation ou à la conservation des aliments. L’enrichissement en vitamines, minéraux, antioxydants est interdit, sauf si la loi l’exige (pour les petits pots pour bébés par exemple).

L’irradiation ionisante (méthode de conservation qui consiste à exposer des aliments à des rayonnements ionisants afin de réduire le nombre de micro-organismes qu’ils contiennent) est interdite.

Existe-t-il un « contrôle » des filières biologiques ?

Une « filière biologique » est l’ensemble des acteurs et des activités liés à la production, la transformation et la distribution de produits biologiques.

A tous les stades des filières biologiques, des audits et des contrôles sont effectués par les Organismes Certificateurs pour s’assurer que les règles de production, transformation et distribution de produits biologiques sont respectées. Les cahiers de charge sont différents selon les pays, tous n’ont pas la même exigence de qualité.

Quels sont les avantages de l’agriculture biologique ?

L’utilisation des produits chimiques de synthèse, et en particulier les pesticides, a des effets négatifs sur la santé des consommateurs : les pesticides sont considérés comme des perturbateurs endocriniens, responsables de troubles de la reproduction (fertilité…), cancers, troubles du système nerveux, malformations génitales chez les bébés dont la mère a été exposée. Tout mode de production agricole qui vise à diminuer les quantités de produits de synthèse utilisés ne peut être que bénéfique pour la santé.

En diminuant les rejets polluants dans l’environnement, cette interdiction a également un effet positif sur l’environnement ; elle limite par exemple la pollution des sols et des eaux souterraines et superficielles.

La non-utilisation d’engrais de synthèse et le recyclage de la matière organique réduisent les émissions de gaz à effet de serre, qui sont en partie responsables du réchauffement climatique.

Enfin, l’agriculture biologique consomme moins d’eau et d’énergie que l’agriculture traditionnelle.

Et les inconvénients ?

Les fruits et les légumes produits de façon biologique se conservent moins longtemps que ceux produits de façon traditionnelle. Ils sont souvent moins « beaux » et moins standardisés que les autres.

L’alimentation biologique coûte plus cher parce que les contraintes de production diminuent les rendements ou l’efficacité des cultures.

Enfin, acheter biologique ne doit pas dispenser de valoriser des circuits courts de production : quelle est la valeur « biologique » de la consommation de viande bio produite Argentine ou de fruits bio provenant de Nouvelle-Zélande ?